Vouloir être soigné par des personnes non compétentes peut transformer un problème bénin et fréquent, en accident grave. La manipulation des cervicales doit être faite par un professionnel de la santé. L’extrême prudence, quant au choix de son ostéopathe ou chiropracteur, est donc de rigueur.
Peu importe le lieu où vous vous trouvez lorsque vous dites que vous avez mal au dos, vous aurez toujours quelqu’un qui vous indiquera l’adresse « du meilleur docteur ». A votre grand désespoir, vous constaterez très vite que le pire est très proche du meilleur, notamment dans le secteur de l’ostéopathie ou de la chiropractie. La revue Prescrire demande à ce que les personnes qui souffrent de maux de dos, se renseignent convenablement sur les conditions d’exercice, les diplômes requis, et sur les prestations que ces « médecins » sont habilités à pratiquer. Il est tout aussi intéressant de connaître les risques ou les incertitudes qui planent sur ces métiers.
A l’origine, l’ostéopathie et la chiropractie étaient des moyens non conventionnels, et thérapeutiques. Les ostéopathes sont autorisés à exercer des manipulations manuelles, exclusivement, externes et non forcées, mais ne doivent, en aucun cas, agir sur des pathologies demandant des examens plus pointilleux. Les chiropracteurs ont les mêmes fonctions, avec, en plus, le droit de pratiquer, avec ou sans instruments, des manipulations forcées. Par contre, tout acte ayant un rapport avec la colonne vertébrale, les cervicales ou manipulations sur bébé de moins de six mois, ne peut être effectué qu’après un diagnostic dressé par un médecin, certifiant que le patient ne présente aucune contre-indication. Pour finir, tout ce qui relève du domaine de l’obstétrique ou des touchers pelviens est formellement interdit, sauf si les ostéopathes ou les chiropracteurs sont médecins.
Au niveau des agréments
Depuis 2002, toute personne ostéopathe ou chiropracteur doit pouvoir présenter son diplôme, attestant d’une formation dans les centres agréés. Dans le cas contraire, il est possible de prendre contact avec l’Agence Régionale de Santé de son département, pour avoir la certitude des qualifications du prétendu praticien. En revanche, entre avril 2010 et mars 2011, le nombre d’ostéopathes, déclarés en France, a littéralement explosé en France, comptant ainsi 17 000 praticiens d’ostéopathie + 500 chiropracteurs diplômés, environ. Pour l’heure, le plus alarmant est l’information de l’Inspection générale des affaires sociales qui déclare que les établissements agréés pour la formation des ostéopathes tendent à disparaître.
Un centre belge d’expertise des soins nous fait constater, dans son état des lieux (de 2010) sur l’ostéopathie et la chiropractie, que la formation spécifique et qualitative à ces métiers est très importante. En 2010, on comptait environ 900 praticiens de chaque spécialité, non diplômés. Alors que les manipulations sans risque et efficaces ne concernent que la lombalgie ou les crises de cervicalgie, certains effets indésirables peuvent, tout de même, se ressentir. Chez 30 à 60% des patients manipulés, des maux de tête sont apparus, de même que des aggravations douloureuses, passagères ou non, mettant parfois la vie du « manipulé » en danger. Savoir que des fractures vertébrales ou lésions neurologiques ont été constatées, accentue le fait de ne surtout pas se laisser manipuler par « le premier venu » !